annexe 24E

Guillaume du Puy
Copie de sa Charte de rémission (1264)
Archives départementales d’Albi

Ce document se termine par la mention suivante : 

Un sceau de cire jaune aux trois quarts détruit ; sur la partie encore subsistante un trilobé dans lequel est un moine à genoux.

L’original appartient à M de Barthelemy, percepteur à Laraguet (Haute-Garonne).
Au dos du parchemin est écrit Évêché d’Albi, n° IIIe xxm et plus bas, d’une écriture moins ancienne : revoir(?) go(?) n°7. 

La présente copie a été faite par moi pour prendre sa place dans le dépôt des Archives Départementales à défaut de l’original.

Pour copie conforme
L’archiviste du département

signé

On peut proposer la traduction imparfaite suivante (c’est nous qui surlignons) :

À tous ceux qui liront le présent écrit, le frère Pons de Poreti de l’ordre des Frères Prêcheurs, inquisiteur de la perversité hérétique dans les terres et districts de l’illustre roi des Francs qui sont (situées) dans les Provinces de Narbonne et dArles et dans les diocèses d’Albi, de Rodez, de Cahors et de Périgueux à l’exception des terres de noble Comte de Toulouse, délégué par l’autorité apostolique, adresse son salut dans le Sauveur de tous les hommes.

Au noble homme Guillaume du Puy, chevalier de la cité d’Albi (?) son père Pons Bernard alors qu’il vivait comme il ressort, en termes très clairs, de sa propre confession faite devant le frère Fieirario et conservée par écrit dans les actes et procès de l’Inquisition – a rencontré et visité souvent les hérétiques les a écoutés plusieurs fois, prêchant et donnant des avis, les a reçus chez lui plusieurs fois et plusieurs jours, a adoré souvent et s’est fait associer et conduire quelquefois ; a assisté au Consolamentum et hérétication de quelqu’un qui lui était cher et aussi aux appareillements des hérétiques recevant d’eux plusieurs fois la paix, à la manière des hérétiques, tant dans le Consolamentum que dans les appareillements ; pendant de très nombreuses années ayant écouté les erreurs des hérétiques et partageant leur foi il fut de leurs nombres ; et tout cela – accompli il y a maintenant 53 et 43 ans – il le supprima dans sa première confession tant ce qui regarde le Consalementum susdit que diverses autres choses, trahissant sciemment la vérité, et ce n’est que cité nominativement qu’il a voulu les confesser.

C’est pourquoi il [Pons-Bernard, père de Guillaume NDLR] a exposé qu’il s’obligeait à subir publiquement et pareillement à accomplir spécialement la peine soit de la prison perpétuelle, soit à être brûlé (?) ou encore n’importe quelle autre pénitence que les inquisiteurs qui existaient en ce temps-là ou leurs successeurs dans le fonctions d’inquisiteur jugeraient devoir lui infliger comme il est établi évidemment par un document public rédigé en conséquence

Nous, frère Pons, inquisiteur désigné plus haut, remarquons que ledit noble, [Guillaume du Puy NDLR] a travaillé depuis longtemps, par lui-même et par les siens, fidèlement dans la recherche et la découverte des hérétiques et de ceux qui s’étaient enfuis pour hérésie, et qu’enfin il a provoqué la reddition au Frère Guillaume Raymond alors inquisiteur d’hérétiques très gravement relapses, et à cause de l’hérésie, défenseur et chef des hérétiques, selon la confession et le témoignage desquels le travail de l’Inquisition fut grandement orienté et facilité, il a subi et engagé pour la capture de ceux-ci de grandes dépenses. De plus il a obtenu de ses seigneurs temporels, à savoir du vénérable Père Durant, de bonne mémoire, évêque d’Albi – et du noble seigneur Philippe de Montfort, des lettres qu’il nous a montrées et dans lesquelles nous avons vu que lesdits seigneurs avaient fait grâce au susdit chevalier, absolument et librement, de tous le droits qu’il pourraient avoir sur ses biens, à l’occasion du crime indiqué plus haut , commis par son père.

Mais voyant aussi, néanmoins, une certaine ordonnance selon laquelle le seigneur Raymond, évêque de Lodève – alors chanoine de Lodève, et le seigneur Bernard de Montarène – autrefois tous deux inquisiteurs dans la cité et le diocèse d’Albi, imposèrent à propos de la même affaire au susdit chevalier une pénitence comme nous en avons eu en pleine connaissance par la charte (lettre) rédigée en conséquence et scellée de leur sceau. Cette ordonnance et cette pénitence, nous les approuvons et ratifions ; et désirant procéder à accord avec elles, selon le conseil d’un grand nombre de sages, nous enjoignons que, pour la satisfaction et le réparation que son père, mort confessé et réconcilié par le frère Gérard, sans qu’on lui impose aucune pénitence était tenu d’accomplir qu’il donne pour l’affaire… l’Inquisition : 150 livres tournois, et à la fabrique de Sainte Cécile d’Albi 10 livres et à l’église des Frères Mineurs de la même cité 10 autres livres de la même monnaie.

Ainsi nous, nous absolvons, par l’autorité des présentes et nous déclarons quitte pour toujours le même Guillaume du Puy, chevalier, fils et héritier de Pons Bernard de toute satisfaction et pénitence que son père, à l’occasion de son crime rappelé plus haut, aurait été tenu d’accomplir s’il avait vécu.

Le dit Guillaume du Puy nous a donné satisfaction en nous versant 100 livres tournois de la somme indiquée ci-dessus.

En témoignage de quoi nous avons concédé au même Guillaume du Puy la présente Charte, munie de la garantie de notre sceau.

Donné à Carcassonne, le 2e jour des Ides de Mai, l’an du Seigneur 1264.