annexe 20C

Incompétence du pseudonyme Pierr01

Un extrait de la page de discussion de l’article Famille du Puy-Montbrun (Albigeois) reproduit ci-dessous met en évidence une curieuse question de Pierr01. [Pierr02 est le pseudonyme regrettablement obligé du rédacteur de ce site qui ne doute pas que ce Pierr01 sache parfaitement qui il est. NDLR].

Extrait de : https://fr.geneawiki.com/index.php/Discussion:Famille_du_Puy-Montbrun_(Albigeois)#Question)

Sur le refus de rencontre, ce qui est secondaire

On a lu :
« Afin de rester neutre et anonyme je ne réponds jamais aux questions relatives à ma région d’habitation, à des rencontres, etc. veuillez m’en excuser mais c’est ma ligne de conduite depuis toujours ».

Que nous sachions, aucun éditeur ou directeur de publication généalogique ne reste anonyme, même s’il écrit sous un nom d’emprunt. Nous pensons aussi qu’aucun d’entr’eux ne refuserait de nous recevoir.
(Pour mémoire Monsieur Alexis, de pseudonyme Régis Valette à reçu le colonel du Puy-Montbrun sur sa demande).

Sur l’incompétence, ce qui est essentiel

On a lu. La question peut s’écrire : 

Pourquoi les actes1 servant à établir une filiation présentée au Roi par son généalogiste en 1788 n’ont-ils pas été produits en 1668 lors des Recherches de noblesse.

La réponse est connue de tous les généalogistes : les modalités qui ont conduit aux filiations de 1788 et de 1686 n’ont aucun rapport, ce que ne sait pas apparemment pas le pseudonyme Pierr01.
Il retient :

◊ En 1668 un aïeul de la famille du colonel du Puy-Montbrun satisfait aux règles de la Recherche des usurpateurs de Noblesse en présentant les preuves de noblesse2.

◊ En 1788 un membre d’une branche cadette de la famille du colonel du Puy-Montbrun utilise l’admission aux Honneurs de la Cour pour faire valoir l’ancienneté de la totalité des branches connues de la famille3.

Deux dossiers dont la différence est évidente, surtout après les travaux récents ou très récents :
– du Vicomte de Marsay sur les Honneurs de la Cour dans son livre4 réédité en 1977, chapitre XII, pages 90 à 135,
– de François Bluche dans un livre5 consacré aux Honneurs de la Cour édité en 2000,
– de Benoît de Fauconpret dans un livre6 consacré aux preuves de noblesse au XVIIIe siècle édité en 2012,
– d’Arnaud Clément dans un livre7 consacré aux Recherches de noblesse édité en 2017.

1 / S’agissant des recherches de noblesse

Sous l’Ancien régime l’état noble exemptait de la taille. Les « nobles de toute ancienneté » pouvaient être soupçonnés d’usurpation du statut. 
En 1666 Louis XIV prit un arrêté pour rechercher les usurpateurs de noblesse8.

On en présente ici la réglementation (Arnaud Clément, op.cit, pages 12 et 13).

Il en résulte que pour les nobles « de toute ancienneté » satisfaire à la grande recherche de noblesse qui a débuté en 1666, c’était présenter des preuves attestant un état noble avant l’année 1560
Rien d’autre.

L’aïeul du colonel du Puy-Montbrun fut maintenu dans sa noblesse9 le 26 novembre 1668 par jugement de Monsieur de Bezons, intendant du Languedoc après avoir justifié sa filiation depuis Pons Delpuech qui fit son testament le 14 octobre 1456.

Suffisamment avant 1560. Nul besoin de remonter plus haut. CQFD.

2 / S’agissant des Honneurs de la Cour

Généralités   
Il n’en est pas du tout de même, du point de vue de la date la plus ancienne fournie par les actes, pour les Honneurs de la Cour quoiqu’une date jusqu’à laquelle il fallait prouver ait bien été fixée par le Roi, celle de 1400.

Incidemment, pourquoi 1400 ? On renvoie le lecteur à l’ouvrage du Vicomte de Marsay, qui après plusieurs avis sur cette question termine par : « Enfin, une raison qui doit encore primer la précédente, c’est la difficulté que beaucoup des meilleurs nobles du royaume auraient éprouvée à produire des titres plus anciens » (op.cit.page 93).

C’est là où l’étude des familles du Puy, tant du Dauphiné que de l’Albigeois que nous avons présentée devient intéressante pour le lecteur.
Parce que, très puissantes de l’époque féodale et jusqu’après la renaissance, elles ont pu conserver nombre de titres qui permettent d’en assurer la filiation ce qui n’était pas cas de nombre de familles de moins grande noblesse.

Ancienneté des familles
D’où la démarche conjointe des représentants (ils se connaissaient bien10) des familles du Puy du Dauphiné et de l’Albigeois en vue de leurs dossiers d’admissions respectifs aux Honneurs de la Cour dont la véracité a été contrôlée par le même généalogiste des Ordres du Roi, Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin.

Ils se servent de l’admission aux Honneurs de la Cour pour faire valoir la très grande ancienneté de sa famille, admission utilisé par tous les généalogistes11 quand ils le peuvent pour remplir leurs notices, François Bluche écrit (op.cit. pages 26 et 27) :

◊ « … le certificat de noblesse ancienne que représente la preuve de la Cour est avant tout une question non d’intérêt mais d’honneur… »
◊ « Ainsi comme honneur (…) la preuve a pris le pas sur toute autre considération »
◊ « …la plus grande partie des gentilshommes susceptibles du privilège d’approcher Sa Majesté au rendez-vous de chasse (…) ne se préoccupent que de faire à la Cour trois petits tours, et puis s’en vont en leur province montrer la qualité de leur noblesse12 ».

Conclusion

Voilà pourquoi s’agissant des Honneurs de la Cour, en 1788 pour le représentant des du Puy du Dauphiné, en 1789 pour celui des du Puy de l’Albigeois, les deux requérants ont fourni chacun les preuves le plus anciennes possible. Ce que ne demandaient pas les Recherches de noblesse. CQFD.

Voilà une preuve de l’ incompétence dommageable de celui qui, dans Généawiki, est dit responsable des pages de généalogie et qui en introduit une de nature à nuire au Colonel du Puy-Montbrun.

Post scriptum, last but not least

Il y a une incompétence qui est inadmissible aujourd’hui. C’est déclarer qu’une « maintenue en la noblesse rendue à Montpellier le 26 novembre 1668 par M Bazin de Bezons, intendant du Languedoc » est une source qui a « autorité de la chose jugée contrairement à la procédure des honneurs de la Cour » (c’est nous qui surlignons). 

Ce que le pseudonyme Pierr01 écrit dans l’article de Généawiki sur la Famille du Puy-Montbrun (Albigeois)13.

Sur l’autorité de la chose jugée en effet chacun peut aisément disposer aujourd’hui des informations suivantes, par ailleurs présentées dans le site.

Pour le Roi, la chose jugée n’a aucune autorité
◊ Fulcran de Roquefeuil14 en 2005 dans son ouvrage Anoblissement et révocation de la noblesse montre que la chose jugée n’a aucune autorité, seul le Roi en a. Les Recherches de noblesse et donc les maintenues marquent « la volonté de Louis XIV de décider seul » en refusant « de se plier à la jurisprudence de ses cours, même souveraines, et donc à l’autorité de la chose jugée » .

Il s’en déduit que toute noblesse précédemment jugée ne vaut pas devant le jugement du Roi. Aux Honneurs de la Cour, le Roi consacre la noblesse de ceux qu’il admet. Rien de précédent ne peut compter.

Le « C’est en outre la source la plus ancienne [la maintenue de 1668 au regard des honneurs de la Cour en 1789 NDLR] sur la noblesse de cette famille » que nous délivre Pierr01, manifeste une ignorance qu’une lecture sérieuse de Fulcran de Roquefeuil (2005) aurait nuancé .

Il y a une chose jugée dont le Roi se méfie particulièrement et explicitement, la Recherche de Noblesse, et donc avec elle son maintenu.
◊ Le Règlement de 1760 édicté par Roi sur les Honneurs de la Cour interdit au généalogiste d’utiliser pour preuve de noblesse les maintenues comme on l’a montré. C’est peu dire ce que le Roi pense de cette chose là antérieurement jugée. Il n’admet explicitement pas de se référer aux maintenues de noblesse, chose pourtant jugée.
◊ Chose bien mal jugée selon Arnaud Clément15 (2017) On a monté ce qu’il nous apprend du comportement de Colbert qui fait cesser, par exemple, la première recherche16 en 1670 au motif que « M le Roy recevant tous les jours des plaintes de vexations et abus qui se commettent dans la recherche des usurpateurs des titres de noblesse (…) Sa Majesté a résolu de les faire cesser ».

On s’arrête là. Dire d’une maintenue qu’elle a autorité de la chose jugée en 1668 et qu’elle ne vaut pas devant le jugement du Roi en 1788 caractérise une ignorance certaine.

La lecture d’informations récentes et accessibles aurait évité de faire connaître au lecteur qui se rend dans Généawiki un aspect bien regrettable de celui qui s’y semble être le responsable de la généalogie.

notes

  1. 1 | Il s’agit, on l’ a vu, de testaments, contrats, donations, partages et autres actes de ce type.
  2. 2 | Cette information est, parmi d’autres auteurs, donnée par Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin dans son mémoire sous une forme plus succincte : « Noble Antoine du Puy… fut maintenu dans sa noblesse par jugement de M de Bezons, intendant du Languedoc le 26 9bre 1668 ». (voir : https://commons.wikimedia.org/w/index.php?title=File:Généalogie_de_la_famille_du_Puy-Montbrun,_Albigeois_(Manuscrit_Chérin).pdf&page=6.

    Voir aussi Saint-Allais qui le recopie largement et qui est plus facile à lire (page 39 en bas) :
    https://books.google.fr/books?id=XZcOAAAAQAAJ&pg=PA39&lpg=PA39&dq=du+puy-melgueil&source=bl&ots=33tTRtZCJ8&sig=nc2b04ihjlU66i0C1hgVdfuLHcY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjV1YT8_4jLAhXpApoKHUYEDF8Q6AEIJzAD#v=onepage&q=du%20puy-melgueil&f=false.

    Elle est aussi donnée par Gustave Chaix d’Est-Ange, un généalogiste d’une qualité incontestée aujourd’hui.
    Voir: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1120067/f267.image.r= (en bas de la page 263).

  3. 3 | L’admission aux Honneurs de la Cour de Marc-Antoine-Guillaume du Puy, de la branche de la Riverolle (ou Riverole) avec le titre de vicomte du Puy-Melgueil est signalée par la Gazette [Voir Annexe 8D] dont le caractère officiel est mentionné par François Bluche (op.cit. ci-dessous, page 30, note 5) dont on donne un extrait :

    La faute d’orthographe (Malgueil au lieu de Melgueil a été corrigée dans une livraison suivante, ce qui est le propre des publications de l’administration.

  4. 4 | Vicomte de Marsay, De l’âge des privilèges au temps des vanités, Éditions Contrepoint, Paris, 1977.
  5. 5 | François Bluche, Les Honneurs de la Cour, Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux, Paris, 2000.
  6. 6 | Benoît de Fauconpret: Les preuves de noblesse au XVIIe siècle, Éditions Patrice du Puy, Paris, 2012.
  7. 7 | Arnaud Clément, Les Recherches de Noblesse (1666- 1729) Patrice du Puy Éditeur, février 2017.
  8. 8 | Voir note n°7.
  9. 9 | Voir à la page 271, à un moment où la famille s’appelait Delpuech de Cugnac : https://books.google.fr/books?hl=fr&id=WnVmAAAAMAAJ&q=Delpuech#v=snippet&q=Delpuech&f=false.
  10. 10 | L’amitié héréditaire entre les deux familles est connue par :
    https://books.google.fr/books?id=bJhAAAAAcAAJ&pg=PA327&dq=%22amiti%C3%A9+h%C3%A9r%C3%A9ditaire+qui+unit+depuis+longtemps+les+deux+familles%22&hl=fr&sa=X&ei=-2gHVfDmGYfqoATe8oLQCg&ved=0CCEQ6AEwAA#v=onepage&q=%22amiti%C3%A9%20h%C3%A9r%C3%A9ditaire%20qui%20unit%20depuis%20longtemps%20les%20deux%20familles%22&f=false.
  11. 11 | On l’a montré. Saint-Allais, Villain et le sociétaire du Grand Armorial de France en 1948 notamment disent tous explicitement qu’ils s’appuient sur les honneurs de la Cour.
  12. 12 | Voir note n°5.
  13. 13 | Voir au début du paragraphe Généalogie :
    fr.geneawiki.com/index.php/Famille_du_Puy-Montbrun_(Albigeois)
    Et au paragraphe 37 Décision :
    fr.geneawiki.com/index.php/Discussion:Famille_du_Puy-Montbrun_(Albigeois)
    où l’on lit la décision prise par le pseudonyme Pierr01 :
    Décision
    Bonsoir Montel et Pierr02, voici ma décision : seule la maintenue de 1668 a autorité de la chose jugée donc c'est elle qui prévaut, c'est de plus la source la plus ancienne.
    fr.geneawiki.com/index.php/Discussion:Famille_du_Puy-Montbrun_(Albigeois)
  14. 14 | Fulcran de Roquefeuil : Anoblissement et révocation de la noblesse au XVe, XVIIe et XVIIIe siècles, Éditions Patrice du Puy, Paris, 2005.
  15. 15 | Arnaud Clément, Les Recherches de Noblesse (1666-1729) Patrice du Puy Éditeur, février 2017.
  16. 16 | Arnaud Clément, op.cit. page 24. Pour mémoire ce ne fut pas mieux dans les rechercher qui ont suivi. Le Roi y mis fin en 1729.