annexe 1A
Pourquoi donc rechercher un passé ?
Quelques réponses
En entreprenant de présenter, entre autres ici, la filiation de plusieurs familles dont l’une subsiste, nous nous devons de prendre quelques prudentes réserves.
La généalogie est au goût du jour, comme d’ailleurs l’amour des vieilles pierres et du passé.
Est-ce à dire que dans une époque où l’on veut ignorer l’Histoire nous allons, espèce étrange et rétrograde, revenir vers les sépulcres blanchis et rechercher les ombres ?
Sommes-nous des collectionneurs du passé aussi passionnés que futiles, allant de châteaux en ruines en antiques maisons, vains découvreurs d’ancêtres, fantômes errants dans un passé perdu bien difficile à saisir et assez vain à ressusciter ?
D’où nous vient cette soudaine ferveur pour des choses mortes et des êtres disparus, pour des pierres et des os dispersés ?
On voit dans ce désir, en ces heures de matérialisme diabolique et dévorant, où seule compte sa propre personne le souhait secret de montrer que nous ne sommes pas seuls.
Que nous ne sommes pas venus de rien, tout à coup apparus dans l’éther en ne pensant qu’à nous.
Le commencement d’une filiation, le début de son nom et entre les deux une continuité avec l’amour des autres, du vrai, du beau qu’ils connurent, l’amour du travail patient des hommes au long des siècles, de la tâche bien faite, de leurs créations, des œuvres qu’elles soient intellectuelles ou venues de rudes mains habiles de l’ouvrier et de la pensée du maître, tout cela est un immense domaine d’intérêt aussi divers qu’enrichissant.
Sans doute voulons-nous nous prouver que nous appartenons à la terre, lourde à nos pieds et qui nous retient, et à laquelle nous revenons tous. Ou nous rassurer en découvrant combien nous sommes proches les uns des autres, quelqu’aient été nos ancêtres, sous le même ciel.
En nous reliant au passé nous créons des liens de sang pour le présent et l’avenir. On le fait ici, en proposant aux lecteurs des filiations présentées qui pourraient par des branches oubliées ou par des alliances méconnues être les leurs.
Un sentiment de fraternité donc ? Une sauvegarde de notre paix ?