La famille du Puy-Melgueil est une branche de la famille des du Puy en Albigeois dont l’autre branche connue à ce jour – on n’en connaît que deux – est celle dont est issue le colonel du Puy-Montbrun. Elle a tardivement ajouté Melgueil à son nom du Puy, un changement de nom autorisé par une ordonnance du Roi Charles X.
Mais avant d’en parler on présente tout de suite son lien – il y en a ! – avec le dernier représentant des du Puy du Dauphiné, Raymond-Louis-Désiré du Puy (ou du Puy-Rochefort) qui a tant voulu se faire appeler du Puy-Montbrun ainsi qu’on l’a montré. C’est lui qui, sans succession mâle, va demander à cette famille du Puy d’ajouter à son nom le Montbrun auquel il tenait tant. Pour qu’il ne soit pas perdu !
On étudiera ensuite cette famille plus à fond. Elle présente un intérêt pour l’historien. Déchue de sa noblesse féodale lors des Recherches de Noblesse par ce qu’elle était protestante à l’évidence, elle s’est vue confirmer cette noblesse par le Roi Louis XVI. Une probable conséquence – nous le formulons comme une hypothèse – de son Édit de Tolérance qui réhabilite les Réformés.
Quel rapport a la famille du Puy-Melgueil avec la branche des du Puy du Dauphiné seigneurs de Rochefort dont le dernier représentant s’est indûment fait appeler du Puy-Montbrun ?
Les informations dont nous disposons montrent que Raymond-Louis-Désiré du Puy-Rochefort connaissait le dernier membre de la famille du Puy-Melgueil (du Puy depuis le XIIe siècle) appelé le comte (ou le vicomte selon les sources) du Puy-Melgueil.
Raymond-Louis-Désiré du Puy estimait sa famille au point de penser que celle-ci avait avec la sienne une origine commune. Au XIIe voire au XIe siècle ? Diable ! ce n’est pas rien. Cette origine commune reste encore discutée de nos jours par des généalogistes tels Saint Simon et Seréville dans l’édition de leur Dictionnaire de la Noblesse publiée en 1972. On ne peut donc la traiter d’un revers de main.
Chez d’autres, tel Adolphe de Coston qu’il faut lire avec précaution, on voit évoquer l’ancienneté commune des deux familles. On est en 1878 et il a pris en compte le transfert que l’on montre plus loin du « Montbrun » à la famille du Puy-Melgueil.
Il parle ainsi de la famille « du Puy-Montbrun de Melgueil du Languedoc » [de l’Albigeois en Languedoc NDLR] dont la noblesse est au moins aussi ancienne que celle des du Puy [du Dauphiné NDLR].
Mais il y a des généalogistes pour aller plus loin dans le rapprochement.
Alexandre du Mège présente le rapport entre les deux familles comme celui d’une descendance commune. On lit en effet que « cette descendance commune a été reconnue par les chefs des deux branches de du Puy-Melgueil et de du Puy-Montbrun dont les pères avaient fait les preuves exigées à la cour, et étaient montés dans les carrosses du Roi ».
Il s’appuie sur « de nouvelles recherches et de nouvelles preuves » et l’hypothèse de l’absence de rapport généalogique entre les deux familles ne lui « paraît pas soutenable ».
Borel d’Hauterive en convient aussi en disant que l’« on pourrait cependant conclure des traditions et des preuves de M le Comte du Puy-Melgueil que l’ancienne maison qu’il représente a une origine commune avec les du Puy Dauphinois ».
Magny encore dit de même :
« On pourrait cependant conclure des traditions et des preuves de M le comte du Puy-Melgueil, chevalier de Malte, que l’ancienne maison qu’il représente a une origine commune dès le temps de croisades avec les du Puy, Dauphinois ».
Enfin, comme nous l’avons dit, en parlant cette fois de la branche dont est issu le colonel du Puy-Montbrun, Saint-Simon et Seréville écrivent en 1972 :
« Il est bien possible qu’une ligne détachée de cette maison [celle du Colonel du Puy-Montbrun NDLR ] vers 1247, se soit établie en Dauphiné et ait formé les Puy-Montbrun [de la branche des du Puy du Dauphiné].
Ainsi, la descendance commune des deux familles du Puy de l’Albigeois et du Dauphiné sans être aucunement assurée est largement envisagée par de nombreux généalogistes.