annexe 5B

Les preuves des Honneurs de la Cour
et l’erreur à ne pas commettre

Plusieurs généalogistes ont montré l’importance qu’ils attachaient aux preuves relevant de l’admission aux Honneurs de la Cour dont :

◊ Jules Villain, pour une famille appelée DU PUY-MELGUEIL.
En 1911, dans La France Moderne1 ce généalogiste présente la source à laquelle il s’est référé pour établir sa notice sur la famille DU PUY-MELGUEIL, sous la forme : « Extrait des Preuves de Cour produites devant M Chérin le 8 mai 1789.

◊ Nicolas Viton de Saint Allais pour cette même famille.
Dans l’édition de 1872-1873 du Nobiliaire Universel de France2 ce généalogiste fait savoir les sources sur lesquelles il s’est fondé pour établir sa notice DU PUY-MELGUEIL, à savoir : Une preuve faite en 1789, pour les Honneurs de la Cour, des titres authentiques extraits des diverses archives… ont été les matériaux employés pour la rédaction de cet article.
Il rappelle d’ailleurs un peu plus bas qu’il est connu que le cabinet des ordres du Roi n’admettait que les degrés articulés par preuves produites en original et bornées en nombre suffisant pour établir la filiation et les qualités ».

Un Sociétaire du Grand Armorial de France, pour la famille appelée DU PUY-MONTBRUN.

En 1948, et donc assez récemment, un Sociétaire de la société du Grand Armorial de France, celui qui a rédigé la notice de la famille DU PUY-MONTBRUN (du Dauphiné, éteinte3) écrit :

◊ que « de nombreuses généalogies imprimées concernant cette maison sont remplies de renseignements contradictoires ».

◊ que « cette question a donné lieu de nos jours à de multiples contestations ».

et donc qu’en conséquence : 

◊ « il ne sera donné ci-après que la généalogie établie d’après les preuves existantes au Cabinet des Titres ». 

Intérêt des preuves - Erreur à ne pas commettre

Les généalogies sont dans tous les ouvrages qui les présentent le résultat de travaux conduits par des généalogistes, le fruit de leurs recherches personnelles sur des familles qu’ils présentent de la façon la plus exhaustive possible par la description qu’ils en font. 

Or les généalogies des Honneurs de la Cour proviennent, elles, uniquement des informations présentées par les requérants. Elles n’ont donc aucun autre caractère exhaustif que celui que ce requérant a bien voulu donner par le choix des pièces, c’est dire des titres qu’il a fournis au généalogiste du Roi.

En revanche ces généalogies présentent un caractère que très peu de généalogistes ont pu assurer. Elles sont exactes.

Cette exactitude est reconnue, avec toutes les réserves que l’on peut y lire dans les ouvrages du Vicomte de Marsay4, de François Bluche5, et de Benoît de Faucompret6 pour lequel « l’admission aux Honneurs de la Cour donne lieu à ce qui constitue, au XVIIIe siècle, le parangon des preuves de noblesse ».

Ces auteurs précisent comment prendre en compte le jugement apparemment assez sévère de Philippe de Clinchamps qui n’a pas connu tous leurs travaux mais pour lequel la décision du Roi est de nature à pervertir le principe même des Honneurs de la Cour.
On lit de sa part7 :
« Faut-il rappeler aussi que les filiations établies pour recevoir les honneurs de la cour ne sauraient, en principe, être admises comme preuve de noblesse ? Ainsi qu’on la vu, le généalogiste du roi établissait un mémoire. Ce rapport était mis sous les yeux du roi qui prenait la décision de son goût.
Seule la responsabilité du généalogiste était engagée et, en rien, celle du souverain. Cependant, il est évident que les filiations pour les honneurs de la cour sont de très fortes suppositions de noblesse.

Disons mieux : si quelques-unes de ces filiations sont erronées, si plus d’une est inexacte aux yeux de l’historien, aucune cependant ne soutient être noble une famille qui n’appartenait pas au deuxième ordre de l’État ».

Que peut- on retenir ?

◊ Les Honneurs de la Cour donnent une filiation et pas la généalogie de l’ensemble d’une famille.

◊ Ils sont au XVIIIe siècle le moyen le plus recherché de faire valoir sa filiation et sa noblesse. Même pour l’auteur le plus réservé (Philippe de Clinchamps) une famille reçue aux Honneurs de la Cour est assurément noble.

Il en ressort que l’observation du Sociétaire du Grand Armorial de France sous la forme « il ne sera donné ci-après que la généalogie établie d’après les preuves existantes au Cabinet des Titres » montre que sa notice peut être fausse s’il n’en reste qu’aux Honneurs de la Cour pour définir les branches de famille qu’il présente. On a montré que les documents fournis pour l’admission de cette famille avaient volontairement exclu toutes les autres branches à l’exception des branches Rochefort et Montbrun. 

notes

  1. 1 | 1 Voir la ligne juste avant DE SIMORRE :  
    => http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k313353f/f852.image.
  2. 2 | Voir page 18 Une preuve :
    => https://books.google.fr/books?id=XZcOAAAAQAAJ&pg=PA18&f=false.
  3. 3 | 3 Voir Notice Du Puy-Montbrun, page 396 :
    => http://palisep.fr/bibliotheque/jougla/tome_05.pdf.
  4. 4 | Vicomte de Marsay : De l’âge des privilèges au temps des vanités, Éditions Contrepoint, Paris, 1977.
  5. 5 | François Bluche : Les Honneurs de la Cour, L’intermédiaire des chercheurs et des curieux (ICC), Éditions Patrice du Puy, Paris, 2000.
  6. 6 | Benoît de Fauconpret : Les preuves de noblesse au XVIIe siècle, Éditions Patrice du Puy, Paris, 2012.
  7. 7 | Philippe du Puy de Clnchamps : La Noblesse, L’intermédiaire des chercheurs et des curieux (ICC), Éditions Patrice du Puy, Paris, 1996.