Les généalogies sont dans tous les ouvrages qui les présentent le résultat de travaux conduits par des généalogistes, le fruit de leurs recherches personnelles sur des familles qu’ils présentent de la façon la plus exhaustive possible par la description qu’ils en font.
Or les généalogies des Honneurs de la Cour proviennent, elles, uniquement des informations présentées par les requérants. Elles n’ont donc aucun autre caractère exhaustif que celui que ce requérant a bien voulu donner par le choix des pièces, c’est dire des titres qu’il a fournis au généalogiste du Roi.
En revanche ces généalogies présentent un caractère que très peu de généalogistes ont pu assurer. Elles sont exactes.
Cette exactitude est reconnue, avec toutes les réserves que l’on peut y lire dans les ouvrages du Vicomte de Marsay, de François Bluche, et de Benoît de Faucompret pour lequel « l’admission aux Honneurs de la Cour donne lieu à ce qui constitue, au XVIIIe siècle, le parangon des preuves de noblesse ».
Ces auteurs précisent comment prendre en compte le jugement apparemment assez sévère de Philippe de Clinchamps qui n’a pas connu tous leurs travaux mais pour lequel la décision du Roi est de nature à pervertir le principe même des Honneurs de la Cour.
On lit de sa part :
« Faut-il rappeler aussi que les filiations établies pour recevoir les honneurs de la cour ne sauraient, en principe, être admises comme preuve de noblesse ? Ainsi qu’on la vu, le généalogiste du roi établissait un mémoire. Ce rapport était mis sous les yeux du roi qui prenait la décision de son goût.
Seule la responsabilité du généalogiste était engagée et, en rien, celle du souverain. Cependant, il est évident que les filiations pour les honneurs de la cour sont de très fortes suppositions de noblesse.
Disons mieux : si quelques-unes de ces filiations sont erronées, si plus d’une est inexacte aux yeux de l’historien, aucune cependant ne soutient être noble une famille qui n’appartenait pas au deuxième ordre de l’État ».