Chapitre 7

Raymond-Louis-Désiré du Puy-Montbrun
ou
L’accaparement définitif du nom dans de faux actes authentiques
et les méprises de pseudonymes ignorants

Un nom répandu…

Le nom du Puy-Montbrun que son père avait contre toute légitimité historique fait le sien, Raymond-Louis-Désiré va le défendre bec et ongles par auteurs et généalogistes interposés.
Il a matière à intervenir. Son nom est en effet porté par nombre de personnes. En s’en référant à Woelmont¹ et notamment à ceux qui votent en 1789 aux États-Généraux, on remarque, outre son père qui a voté à Montélimar et à Grenoble² les noms suivant :

◊ un baron du Puy-Montbrun (Cahors)
◊ un chevalier du Puy-Montbrun (Comminges)
◊ un M. du Puy-Montbrun (Gévaudan)
◊ un M. du Puy-Montbrun (Béziers)
◊ un marquis du Puy-Montbrun (Villefranche de Rouergue)
◊ un Charles-Jean-Marie du Puy-Montbrun, second sous-lieutenant en 1789.

On le lit ainsi³:

Le compte rendu du vote apporte la preuve évidente que les noms portés par les du Puy-Montbrun étaient les leurs et bien agréés par leurs pairs.

C’est aussi une évidence qu’il puisse y avoir d’autres du Puy-Montbrun qui, eux, n’ont pas été mandatés pour participer aux États-Généraux.
Et qui, comme les votants, ont eu des enfants… On ne sait rien d’eux. Mais ce qui est sûr, c’est que le nom du Puy-Montbrun était assez répandu au début du XIX^e siècle.

… que Raymond-Louis-Désiré veut exclusivement pour lui…

Raymond-Louis-Désiré s’oppose alors à ce qu’il estime être des usurpateurs qui auraient voulu – dit-il – se rattacher par leur nom à sa famille. Il utilise pour ce faire les généalogistes du moment, et particulièrement Borel d’Hauterive dont la lecture montre la grande proximité qu’il avait avec lui.

Dans sa publication de 1847 (Raymond-Louis-Désiré a 64 ans) Borel d’Hauterive présente largement le mécontentement de Raymond-Louis-Désiré.
Il nous éclaire sans détour. On lit⁴ :

« Aussi ne doit-on pas s’étonner que bon nombre de personnes et de familles sans aucun titre et sans aucun droit aient cherché (…) à se rattacher à l’illustre maison Dauphinoise du Puy-Montbrun de Rochefort. »

Sur cette maison il rapelle⁵ (le…) :
… « travail historique approuvé par le chef actuel du nom et des armes de la Maison du Puy » [NDLR Raymond-Louis-Désiré du Puy devenu du Puy-Montbrun] « donné ici pour couper court aux prétentions de diverses familles qui se sont fait attribuer une origine commune avec elle dans des publications récentes ».

Pour couper court dit-il ! avec la bonne méthode de Papa…

Et pour couper court on fait appel au travail historique de Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin fait à l’attention du Roi en conférant à ses travaux un caractère indiscutable, ce que Magny, probablement très proche aussi de Raymond-Louis-Désiré souligne⁶ en 1847 et en toutes lettres :

Ce généalogiste avec Borel d’Hauterive appuie donc la thèse de Raymond-Louis-Désiré en utilisant feu M Chérin, Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin pour lui faire dire ce qu’il ne dit pas.

… pour tromper…

Le généalogiste du Roi a dressé en 1788 la filiation de Jacques du Puy avec les documents que celui-ci a donnés. On l’a montré.
Il en résulte que le généalogiste du Roi ne peut rien dire d’autres que ce qui ressort des documents fournis.

Il ne dit en rien que Raymond-Louis-Désiré a un nom « que seul aujourd’hui il a le droit de porter ».
Il ne saurait s’exprimer sur les branches des du Puy du Dauphiné pour lesquelles Jacques du Puy s’est bien gardé de fournir quelque document que ce soit.

Utiliser les preuves présentées pour les Honneurs de la Cour pour dire qu’il n’y que deux branches dans la famille du Puy du Dauphiné c’est tromper le lecteur.

On verra plus loin que cette méthode visant à tromper le lecteur sur les branches des du Puy du Dauphiné est largement pratiquée dans des articles de Wikipédia et Généawiki.

… sans vergogne

Le comble est que Raymond-Louis-Désiré n’a probablement pas été mis au courant par son père de l’utilisation que celui- ci avait faite de Guy Allard pour trouver une seigneurie comme nous l’avons montré plus haut (voir ci-dessous).

Il fait ainsi marteler par généalogistes interposés, à charge de dénigrer leurs confrères, que les branches qui se disent du Puy-Montbrun en se fondant sur Guy-Allard ont tort⁷.
On lit en effet :

Ce pauvre Raymond-Louis-Désiré ne sait pas que pour qu’il puisse s’appeler (contre toute raison) du Puy-Montbrun :

◊ son père a dû faire appel à Guy Allard comme on l’a montré plus haut,

◊ le généalogiste du Roi a accepté contrairement au règlement les informations fournies par Guy Allard, ce qui est, on le redit, une marque de confiance dans l’auteur qui a présenté toutes le branches des du Puy en Dauphiné [Voir Annexe 3B].

Au bilan…

Le travail des généalogistes utilisés par Raymond-Louis-Désiré comme il en a été de Borel d’Hauterive va consister :

◊ à dire le plus grand bien de Nicolas Chérin (Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin) pour faire croire qu’il n’y que deux branches ; On lit par exemple :
=> le savant et consciencieux Chérin (Borel d’Hauterive),

=> ce savant, le consciencieux généalogiste des Ordres du Roi, son grand travail (Magny).

◊ à dire le plus grand mal de Guy Allard pour en finir avec les sept branches qu’il rapporte.
D’autres généalogistes ont présenté plusieurs branches. Mais ils ont moins d’aura que Guy Allard. C’est lui qu’il faut abattre.

… Tromper les clercs établissant les actes comme on leur demande, Le résultat ne s’est pas fait attendre

Dans son acte de décès⁸ le 6 avril 1871 Raymond-Louis-Désiré, de la famille du Puy, – tous du Puy depuis le XIII^e siècle et seigneurs de Rochefort depuis le XIV^e siècle [Voir Annexe 4A] est dit : Puy-Montbrun (Marquis du).

Dans l’acte de mariage⁹ de sa fille Élodie-Agnès-Clotilde, le même Raymond-Louis- Désiré est dit du Puy Montbrun Rochefort.

Dans l’acte de naissance¹⁰ de sa fille Agnès-Élodie-Clotilde, le même Raymond-Louis- Désiré est dit : dupuymontbrun et signe dupuy-montbrun.

Le nom à la naissance¹¹ du même Raymond Louis Désiré est celui de son père qui a lui-même fourni les preuves de son nom au généalogiste du Roi, Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin pour permettre son admission aux Honneurs de la Cour en 1788 à savoir du Puy.

Conclusion :
Raymond-Louis-Désiré est dit
◊ du Puy à sa naissance
◊ dupuymontbrun et dupuy-montbrun à la naissance de sa fille Agnès-Élodie-Clotilde
◊ du Puy-Montbrun-Rochefort au mariage de cette fille
◊ du Puy-Montbrun à son décès.

Si l’on note que la destinée que lui réservait son père a été acquise à sa mort – être dit « officiellement » du Puy-Montbrun, on voit ici comment un individu né du Puy de par l’acte de naissance (de baptême à l’époque) que son père a du fournir au généalogiste du Roi, décède du Puy-Montbrun dans un acte authentique.

Très bien joué !
Voilà qui montre la plus grande prudence que l’amateur de généalogies peut et même doit manifester même à l’égard d’actes dits authentiques quand ils faussent la réalité familiale et historique.

Avec une observation : on ne s’étonne pas toutefois de la différence d’écriture des noms. Ils sont la caractéristique d’une époque où des personnes peuvent encore se présenter devant les clercs en leur faisant écrire sans difficulté les noms qu’ils déclarent, fussent-ils aussi différents de ce que l’on voit dans le cas de Raymond-Louis-Désiré.

Qu’en est-il aujourd’hui quand des pseudonymes peu compétents interviennent dans Wikipédia

Se référer, en restreignant les sources, à des actes que l’on dit authentiques pour imposer un point de vue n’est pas une conduite acceptable.
C’est ainsi qu’on observe dans un article de Wikipédia le comportement d’un intervenant au mieux incompétent et au pire malveillant qui veut imposer l’acte de décès de Raymond Louis-Désiré du Puy pour imposer le nom du Puy-Montbrun.
On lit l’argumentation suivante¹² :

Le lecteur peut d’abord noter une constante observée dans les articles relatifs aux familles du Puy-Montbrun que ne permet pas cette encyclopédie : fausser ce que disent les sources.

Que voit-on ci-dessous ?
◊ l’acte de naissance d’Agnès-Élodie-Clotilde lui donne le nom dupuymontbrun et non du Puy-Montbrun comme le dit l’intervenant qui trahit ainsi la source à laquelle il se réfère.
◊ l’acte de mariage lui donne un nom différent de celui de l’acte de naissance. Il y a matière à se poser des questions ce que ne fait pas l’intervenant dont la moindre honnêteté intellectuelle (et le respect des règles de Wikipédia) devrait le conduire à s’interroger sur l’acte légal auquel il conviendrait de se référer. Or il n’y a aucun nom légal dont on pourrait prétendre qu’il puisse se définir puisqu’ils sont tous différents y compris dans l’acte de décès.

Le nom dont on voudrait appeler légalement Raymond-Louis-Désiré selon ces actes est- il :
◊ dupuymontbrun ?
◊ dupuy-montbrun ?
◊ du Puy-Montbrun-Rochefort ?
◊ du Puy-Montbrun ?

Réponse : aucun des quatre.
Raymond-Louis-Désiré s’appelle du Puy selon l’histoire de sa famille et prétendre dans Wikipédia que des actes donnent un vrai nom sans examiner toutes les sources quand il y a discordance c’est mentir au lecteur et nuire aussi au crédit de cette encyclopédie.

Une belle occasion de rappeler la prudence à manifester à l’égard d’actes dits authentiques qui n’ont rien d’authentique au regard de la vérité historique autant qu’on puisse y accéder.

chapitre 6

Jacques du Puy, quinzième génération des du Puy, huitième génération des du Puy-Rochefort devient Jacques du Puy-Montbrun

chapitre 8

Rochier ou Rocher
Une usurpation de haute volée

notes

1 | Voir : https://www.geneanet.org/archives/ouvrages/?action=detail&livre_id=10170351&page=919&book_type=livre&search_type=livre&tk=c15b8ae53ebf66a1 (Accès direct pour les membres premium Généanet).
2 | Voir nota 2 en bas de page : https://www.geneanet.org/archives/ouvrages/?action=detail&livre_id=10170351&page=920&book_type=livre&search_type=livre&tk=06907539d57239c0 (Accès direct pour les membres premium Généanet).
3 | Voir la fin de la page 919 la note 1 : https://www.geneanet.org/archives/ouvrages/?action=detail&livre_id=10170351&page=919&book_type=livre&search_type=livre&tk=c15b8ae53ebf66a1 (Accès direct pour les membres premium Généanet).
4 | Voir : https://books.google.fr/books?id=bJhAAAAAcAAJ&pg=PA325&f=false#v=onepage&q=Aussi%20ne%20doit-on%20pas%20s'%C3%A9tonner%20&f=false.
5 | Voir la note 1 de bas de page : https://books.google.fr/books?id=bJhAAAAAcAAJ&pg=PA325&f=false#v=onepage&q&f=false.
6 | Voir en fin de page : https://books.google.fr/books?id=mN8t87Ftk8QC&pg=PA378&dq=gabrielle+du+Puy-Montbrun&hl=fr&sa=X&ei=FsY3VfHhN4fgoAS1zoHYBA&ved=0CCAQ6AEwAA#v=onepage&q=gabrielle%20du%20Puy-Montbrun&f=false.
7 | Voir : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:D%C3%A9c%C3%A8s_Raymond_marquis_du_Puy-Montbrun_1871.jpg.
8 | Voir note n°7.
9 | Voir : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mariage_Clotilde_du_Puy-Montbrun-Rochefort_1832.jpg.
10 | Voir : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Naissance_Clotilde_du_Puy-Montbrun_1813.jpg.
11 | Voir à la Bibliothèque Nationale, site Richelieu, fonds Chérin 165, dossier 3342. Paris. Ou en page de droite, au milieu environ avec :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b100810923/f160.image.r=Chérin%20165.
12 | Voir au paragraphe 4 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Famille_du_Puy-Montbrun