Chapitre 3

Les nombreuses branches des du Puy en Dauphiné
et quelques premières observations

Il est important pour la suite de la présentation de bien observer le grand nombre de branches de la famille du Puy du Dauphiné. Outre la branche Montbrun que l’on vient précédemment d’étudier, les du Puy en Dauphiné sont constitués par d’autres branches dont les appellations sont assez différentes selon les auteurs qui les ont décrites [Voir Annexe 3A].

Ces auteurs sont :

Guy Allard (1682)    
(https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k374329d/f10.image)
La présentation de la généalogie des familles par Guy Allard est donnée ici [Voir Annexe 3B]. Il divise la famille qu’il appelle du Puy-Montbrun en sept branches :

 ◊ première branche qui est celle de :

→ du Mas

 ◊ deuxième branche qui est celle de :

→ Rochefort

 ◊ troisième branche qui est celle de :

→ Bellecombe

 ◊ quatrième branche qui est celle de Murinais, divisée en deux :

  – la première branche qui est celle de :



→ Murinais

  – la seconde branche qui est celle de :

→ Bosencieu

 ◊ cinquième branche qui est celle de :

→ Montbrun

 ◊ sixième branche qui est celle de la Jonchère ou de :

→ Villefranche

 ◊ septième branche qui est celle de :

→ Coudray

On verra plus loin au chapitre 5 que certains des travaux de Guy Allard ont été présentés au généalogiste du Roi, Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin, afin d’assurer la réalité des degrés les plus anciens. Cette confiance accordée par le généalogiste du Roi rend les informations fournies par Guy Allard particulièrement précieuses1.

Louis Moreri (1759) 
(https://archive.org/details/MoreriGdDictHist08bnf.pdf/page/n807)

La présentation des généalogies données par Louis Moreri pour ce qu’il appelle la maison de du Puy en Dauphiné est fournie ici [Voir Annexe 3C].

Cet auteur divise cette maison en trois branches :

 ◊ une branche non appelée explicitement mais dont l’examen montre
que ses membres sont seigneurs de

→ Rochefort

 ◊ une branche dite des seigneurs de

→ Montbrun

 ◊ une branche dite des seigneurs de

→ Dames en Berry

La Chenaye-Desbois (1776) 
(https://books.google.fr/books? id=6JxYAAAAMAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=on epage&q&f=false)

La présentation de la généalogie donnée par La Chenaye-Desbois est accessible ici [Voir Annexe 3D].

Cet auteur divise la famille qu’il appelle du Puy-Montbrun en deux branches :

 ◊ une branche

→ Montbrun

 ◊ une branche

→ Rochefort

Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin1 (1788)
(https://commons.wikimedia.org/wiki/File%3AG%C3%A9n%C3%A9alogie_Maison_du_Puy_en_Dauphin%C3%A9.pdf)

Ce généalogiste des ordres du Roi divise la famille qu’il appelle du Puy en Dauphiné ou
du Puy-Montbrun en deux branches [Voir Annexe 3E] :

 ◊ une branche

→ Montbrun

 ◊ une branche

→ Rochefort

J-Cl. Martin (1816)
(https://books.google.fr/books?id=fJirDbxOr-kC&printsec=frontcover&dq=fJirDbxOr&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjj8uOrutboAhUCz4UKHWEfDa0Q6wEILTAA#v=onepage&q&f=false voir les notes page 117 et suivantes)

En écrivant la vie de Charles du Puy il donne pour la famille qu’il appelle famille Dupuy trois branches [Voir Annexe 3F] :

 ◊ une branche

→ Montbrun

 ◊ une branche dite Aînée que l’on sait être

→ Rochefort

 ◊ une branche

→ non nommée

Borel d’Hauterive (1847) 
(https://books.google.fr/books?id=bJhAAAAAcAAJ&pg=PA325&f=false)
Dans son annuaire de la Pairie et de la Noblesse de France cet auteur consacre une notice à la Maison de du Puy Montbrun et de Rochefort.

Il n’y voit qu’une branche [Voir Annexe 3G] :

 ◊ une branche

→ Rochefort

La Chenaye-Desbois et Badier (1870)
(https://archive.org/stream/dictionnairedela16aube#page/257/mode/2up, page 518)

La publication de 1870 est celle de La Chenaye-Desbois reprise et complétée par son élève, Jacques Badier. Les notices corrigées sont marquées d’un signe (une main). C’est bien le cas de la notice du Puy-Montbrun .

Cette publication distingue dans la famille du Puy-Montbrun 6 branches :

 ◊ une branche du

→ Puy Bosons

 
 ◊ deuxième branche des seigneurs de

→ Montbrun

 
 ◊ une branche des co-seigneurs de la vallée de

→ Cendras

 
 ◊ une branche des co-seigneurs de Saint Maximin et de

→ Montmoyrac

 ◊ une branche de seigneurs de La Figuière et

→ d’Altaret

 
 ◊ une branche de

→ Mazeldan

 

On observe, de façon assez étonnante [Voir Annexe 3H], que la branche Rochefort n’est plus considérée par Badier comme faisant partie la famille.

On lit en note dans la publication que la filiation donnée dans l’édition de 1776 a été établie à partir de « mémoires communiqués » et l’on comprend donc que Badier ne tient pas pour exactes ces informations présentées à l’évidence (qui d’autre l’aurait fait?) par Jacques du Puy sur cette branche Rochefort à La Chenaye-Desbois.

Le Baron de Woelmont (1930) 
(https://www.geneanet.org/archives/ouvrages/? action=detail&livre_id=10170351&page=919&book_type=livre&search_type=livre&tk=c15b 8ae53ebf66a1 – réservé aux abonnés)

Dans sa notice « du Puy-Montbrun en Dauphiné »Woelmont distingue [Voir Annexe 3J] :

 ◊ une branche, ligne aînée de

→ Rochefort

 ◊ une branche, ligne cadette de

→ Montbrun

 ◊ une branche des

→ Cévennes

 ◊ une branche du

→ Mazeldan

 

Le Sociétaire de la société du Grand Armorial de France (1948)  (http://palisep.fr/bibliotheque/jougla/tome_05.pdf, page 396)

Dans sa présentation, cet auteur distingue dans la famille qu’il appelle du Puy-Montbrun cinq branches et un rameau [Voir Annexe 3K] :

 ◊ une branche de Reinhalette et de

→ Cavaiillon

 
 ◊ une branche du Puy

→ Montbrun

 
 ◊ un rameau de cette branche dit de Villefranche et de La

→ Jonchère

 
 ◊ une branche du Murinais et de

→ Bosencieu

 
 ◊ une branche de Bellecombe et de

→ Murinais

 
 ◊ une branche de

→ Rochefort

 

Il y a une forte communauté de présentation dans certains degrés entre ceux de ce sociétaire et ceux de Guy Allard [Voir Annexe 3M].

Gilbert Picron (2016)  
Dans son ouvrage : Charles du Puy-Montbrun, sa vie, ses exploits, sa famille, Les Éditions du Toulourenc,  2016, présente à la page 57 sous le titre :

Ascendance schématique de Charles du Puy-Montbrun
deux branches [Voir Annexe 3L] :

 ◊ une branche

→ du Puy-Montbrun

 
 ◊ une autre branche

→ du Puy-Montbrun

 
Il s’agit des branches appelées par tous les autres auteurs : Montbrun et Rochefort.

Que retenir ?

Ce qu’il suffit de retenir pour ce qui nous concerne – comprendre comment le nom s’est propagé de la branche Montbrun à la famille suivante qui en a pris le nom – c’est l’observation évidente qu’une grande famille comme celle des du Puy en Dauphiné donnait à chaque degré depuis le XIIIe siècle au moins un descendant mâle – bien évidemment sinon ç’aurait été l’extinction de la famille – mais le plus souvent et d’évidence plusieurs. 

Plusieurs branches…

Chacun d’eux peut avoir – ou non – été à l’origine d’une descendance formant branche. Les branches les moins importantes seront à jamais inconnues. Pourraient-elles le devenir aujourd’hui grâce à internet ? Exprimons-en le souhait.
Quant aux autres, elles vont s’inscrire dans l’histoire de la famille et sont donc reconnues comme telles par des généalogistes.

… et une vraie curiosité

Après un coup d’oeil à l’ensemble des branches dans le tableau qui les résume [Voir Annexe 3A], on ne peut que s’interroger sur les quelques généalogistes qui donnent à la famille du Puy en Dauphiné deux branches et deux branches seulement (Montbrun et Rochefort), voire même une seule, la branche Rochefort (celle qui a été écartée par Badier en 1870 !). 

Serait-ce, au-delà de la curiosité, anormal ?
La réponse est : oui. Oui c’est anormal. Et c’est là où se cache un personnage des plus habiles dont le comportement a trompé plusieurs généalogistes, encore en 1948 on le verra.

La question à se poser est donc :

=> pourquoi certains généalogistes ne voient-ils que deux branches dans la pourtant très grande famille du Puy en Dauphiné, très grande par le nombre de branches reconnues par beaucoup d’autres généalogistes, et donc en conséquence très grande par le nombre de membres ?
=> et pourquoi ce sont toujours les mêmes deux branches Montbrun et Rochefort qui seraient reconnues ?
Et quand il y en a une seule, c’est Rochefort et aucune autre.

De quels généalogistes s’agit-il quand il n’y a que deux branches ?

Il s’agit d’une part de : 
◊ La Chenaye-Desbois en 1776, dans sa notice du Puy-Montbrun.

et
◊ Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin en 1778 dans ses travaux pour une admission aux Honneurs de la Cour que nous examinerons plus loin.

et d’autre part de :
◊ Borel d’Hauterive, en 1847 dans sa notice sur la Maison de du Puy-Montbrun et de Rochefort,
et du
◊ Sociétaire du Grand Armorial de France en 1948 dans sa notice du Puy-Montbrun.

Ce dernier2 comme le précédent le disent explicitement : ils se réfèrent tous deux à Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin.

La question intrigante devient alors : pourquoi La Chenaye-Desbois en 1776 d’une part et LNH Chérin en 1788 d’autre part n’ont-ils présenté que deux branches ?

La réponse est simple, Il suffit de lire

On va montrer dans les deux cas un intrigant, un certain Jacques II du Puy, Seigneur de Rochefort dit aussi Jacques du Puy-Rochefort selon les auteurs. 

Il s’est d’abord paré des plumes du paon en se disant marquis du Puy-Montbrun-Rochefort voire marquis du Puy-Montbrun tout court.

Il a subtilement fait croire ensuite que la famille du Puy en Dauphiné n’avait que deux branches, celle des Montbrun et la sienne, Rochefort, qui, seule subsistante selon lui, le rendait légitime à reprendre son nom : Montbrun.

D’autres branches du Puy du Dauphiné s’y sont essayées [Voir Annexe 3N], mais ce fut petit jeu.

Avec lui l’imposture du nom et du marquisat a été jouée de main de maître. Bravo ! Sans elle – c’est un comble – il n’y aurait pas de famille subsistante aujourd’hui sous le nom du Puy-Montbrun.

chapitre 2

Présentation de la première famille du Puy-Montbrun
ou La branche Montbrun de la famille du Puy en Dauphiné à l’origine du nom du Puy-Montbrun

chapitre 4

La deuxième famille du Puy-Montbrun,
Mal joué, puis très bien joué

notes

  1. 1 | On peut lire ci-dessous la prétention d’un intervenant de Wikipédia au pseudonyme d’Heurtelions qui impose un avis contraire à celui du généalogiste du Roi, Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin. Pour qui se prend-t-il donc ?

    On lit : « L’ouvrage de Guy Allard est obsolète « ce qui conduit ce pseudonyme Heurtelions à qualifier de « discussions tortueuses » les informations qui se référent à Guy Allard dans la page de discussion de l’article de Wikipédia. 

    On montrera plus loin que ce que présente le pseudonyme Heurtelions dans l’article Wikipédia auquel il concourt trompe le lecteur en faisant croire qu’il n’y a que deux branches dans les du Puy du Dauphiné.
    Voir la page : https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Famille_du_Puy-Montbrun&action=history

  2. 2 | Il s’agit du Sociétaire du Grand Armorial de France et de sa notice de complaisance du Puy-Montbrun dans le Tome V du Grand Armorial de France, une complaisance que l’on montre plus loin [Voir Annexe 17B].