Arrêtons-nous s’abord un instant sur le dossier 3342 qui concerne l’admission du représentant de la famille du Puy en Dauphiné reconnu de la main de Louis-Nicolas- Hyacinthe Chérin par le sociétaire du Grand Armorial de France, ce qui lui a servi à motiver la présentation au Roi d’un membre de la famille Rochefort, branche des du Puy-Montbrun du Dauphiné. Personne ne dirait aujourd’hui que le dossier 3342 ne correspondrait pas à ce que l’on appelle un dossier d’admission validé par Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin qui a conduit à l’admission aux Honneurs de la Cour du requérant.
Or le dossier connexe 3341 d’admission du représentant de la famille du Puy en Albigeois admis par le même Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin est, lui, considéré dans ce qui suit comme inéligible au statut de dossier d’admission aux Honneurs de la Cour par le pseudonyme Pierr01 alors que l’admission du requérant est certaine.
Comment trompe-t-il le lecteur ?
1 | On trompe le lecteur sur la nature d’une pièce d’archives écrite par Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin, une note destinée au Roi
L’objectif est de dire que les pièces d’archives de la Bibliothèque Nationale n’ont pas été écrites par Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin et ne valent donc pas.
À propos de l’une d’entre elles, on lit « Une note (non signée, non datée, pas de cachet) : Le généalogiste des Ordres du Roi croit pouvoir assurer que parmi les affaires contentieuses de noblesse qu’il est chargé d’instruire pour le Conseil du Roy…
Nous conseillons au lecteur de la lire tout de suite.
Il verra que, contrairement à ce qui est dit, cette note est dûment datée et signée du paraphe de Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin, le même paraphe que celui qui a été mis par ce même généalogiste un an avant sur les documents d’admission de Jacques du Puy, titré marquis du Puy-Montbrun et visible dans son dossier n°3342.
Nous n’avons pas vu Pierr01 douter de ce paraphe de Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin quand il s’agit des du Puy du Dauphiné.
Pourquoi en doute-t-il quand il s’agit des du Puy de l’Albigeois ?
Cette note, bien datée comme on le voit du 19 septembre 1788 est indiscutablement écrite et paraphée par le généalogiste du Roi à cette date, Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin. Elle s’inscrit dans les attentions qu’avait Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin pour les familles de très ancienne noblesse, ce que François Bluche a très bien montré comme nous l’avons présenté par une note équivalente pour la famille d’Harembure [Voir Annexe 10B].
Il ne faut pas avoir peur de dire le faux en mentant à ce point pour écrire que la note est non datée et non signée. Il faut aussi être incompétent pour ne pas l’attribuer à celui qui était généalogiste du Roi en 1788, Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin.
2 | On trompe encore le lecteur sur la nature d’une pièce d’archives écrite par Louis- Nicolas-Hyacinthe Chérin : son mémoire
Il s’agit là de la « généalogie manuscrite (non signée non datée, cachet “Bibliothèque Royale”) intitulée… » avec une note 8 : Fond Chérin, cote 165, dossier 3341, « Mémoire sur la famille de Dupuy en Albigeois, Province de Languedoc » non signé, auteur anonyme.
Nous avons dit qu’un membre de la commission de preuves de l’ANF n’a pas hésité une seconde à y reconnaître l’écriture de Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin (à l’exception des surcharges évidentes). La compétence du pseudonyme Pierre01 en matière reconnaissance de l’écriture de Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin est regrettablement nulle.
Le lecteur se reportera à l’analyse que nous avons présentée [Voir Annexe 10B] des manuscrits du généalogiste du Roi présents dans le dossier 3342. Elle montre que le mémoire Mémoire sur la famille de Dupuy en Albigeois, Province de Languedoc est sans conteste de sa main.
3 | On trompe une fois de plus le lecteur sur la nature d’une autre pièce d’archives, une note écrite par Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin sur l’ancienneté de la famille
Il s’agit de la « note (signée d’un paraphe, cachet “Bibliothèque Royale”) : « Il existe dans le Royaume un plus grand nombre de races anciennes… »
Le paraphe est celui de Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin et la note est de l’écriture de Chérin ce qui a été confirmé par un expert auprès des tribunaux comme nous l’avons montré.
Le pseudonyme Pierr01 cherche ainsi à cacher au lecteur la réalité certaine l’appréciation que porte le généalogiste du Roi sur la famille du colonel du Puy-Montbrun et ses aïeux qui « n’en ont pas moins des droits aux honneurs réservés à la haute naissance lorsqu’(ils) représentent les titres authentiques et leurs originaux. »
4 / On cèle au lecteur les infirmations qui viennent appuyer cette note
Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin n’est pas le seul à présenter une appréciation élogieuse de la famille du Puy en Albigeois.
Charles-René d’Hozier, lui aussi généalogiste pour le Roi, ne manque pas de formuler une appréciation aussi élogieuse en 1701 que Pierr01 s’est empressé de cacher au lecteur.
Elle figure dans le mémoire manuscrit de Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin qui récapitule toutes les preuves fournies (Bibliothèque Nationale, fonds Chérin 165, dossier 3341 et voir plus loin).
On peut lire cette appréciation élogieuse su la famille du colonel du Puy-Montbrun dans ce mémoire ou plus facilement sur ce qui est écrit par Saint Allais qui n’a fait que recopier le propos suivant :
« … obtint de M d’Hozier le 5 août 1701 un certificat de noblesse sur preuves remontées par titres originaux à Guy Delpuech (Dupuy) un de ses prédécesseurs vivant au commencement du XIVe siècle dont les ancêtres s’étaient signalés lors de la guerre des Albigeois, lequel certificat porte entre autres choses qu’il est d’une des plus nobles et des plus anciennes races de la Province du Languedoc… »
On peut aussi lire les preuves de noblesse établies par Charles-René d’Hozier pour l’admission à Saint Cyr de la sœur d’un aïeul [Voir Annexe 15D] qui fait état d’une situation noble de sa famille qui disposait de biens allodiaux en 1374.
Rien de cela n’est mentionné par le pseudonyme Pierr01 qui ne souhaite pas que le lecteur puisse savoir ici que s’il y a des biens allodiaux dans la famille en 1374, c’est qu’elle n’était pas noble de la veille. Elle était noble depuis bien longtemps avant.
Mais il n’y a pas que Charles-René d’Hozier.
On cèle aussi le lecteur des informations précieuses en ne citant pas les frères E & E Haag, deux frères éminemment reconnus eux aussi et dont les travaux sur les familles protestantes qui font autorité bien plus qu’un pseudonyme. On lit ce qui suit dans une notice sur la famille Dupuy-Melgueil :
« … famille noble du Haut Languedoc issue des Comtes de Comminges [dont le Comté aurait été constitué dans la première moitié du Xe siècle NDLR]… »
Enfin nous avons vu que Chaix d’Est-Ange, un généalogiste lui aussi éminemment reconnu on l’a dit, a fait une observation sur l’ancienneté de la famille du Puy-Melgueil à propos d’un mariage béni à Castres le 2 juin 1717.
On lit :
« Marie du Puy-Melgueil qui appartenait à l’une des plus anciennes familles nobles de la région… »
5 | On se garde enfin d’appeler l’attention du lecteur sur un pièce capitale. La somme des preuves (testaments, mariages, décès, témoignages, etc.) qui ont permis la reconstitution de la filiation de la famille
Il s’agit de la compilation de toutes les preuves présentées pour l’admission aux Honneurs de la Cour qui n’est présentée que comme « une généalogie manuscrite (mention “Vu” sur la première page suivie d’un paraphe…) ».
C’est tromper le lecteur sur un document de 52 pages d’écriture fine qui rapporte toutes les preuves présentées en très grand nombre, bien plus que ce qui était demandé (trois preuves par degré jusqu’en 1500 puis deux preuves).
Le document est paraphé de la main de Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin par un « Vu Ch ». Il permet au lecteur de mesurer la qualité et la quantité de la présentation des preuves. On a montré que toutes ces preuves ont été reprises « des mains de Monsieur Chérin » par un membre de la famille.
Après avoir trompé le lecteur sur le généalogiste du Roi et l’ancienneté de la famille Puy en Albigeois, on le trompe encore avec des sources manifestement fausses.