Chapitre 10

La famille du Puy-Melgueil

Préalable

La famille du Puy-Melgueil est connue [Voir Annexe 10A] par les travaux d’un grand nombre de généalogistes dont le premier en date et le plus important on le verra est : 

◊ Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin en 1789 dans le Mémoire1 de sa main pour la famille du Puy en Albigeois, province du Languedoc, disponible à la Bibliothèque Nationale, rue Richelieu, Paris, Département des manuscrits, fonds Chérin 165, microfilm MF21201, dossier 3341 accessible par internet2.

Disons tout de suite que pour nuire au colonel du Puy-Montbrun des intervenants dans des articles de Wikipédia et de Généawiki trompent le lecteur en considérant en substance que ce mémoire est un faux et qu’il n’a jamais été écrit par le généalogiste du Roi.

Ce mémoire, qui a été repris par d’autres généalogistes (voir ci-dessous) qui ne sont pas des incompétents comme on le laisse entendre, est une pièce fondamentale.
Il montre précisément l’origine féodale de la famille du Puy-Melgueil, ce que disent d’autres auteurs tels E & E Haag, Saint Simon et Seréville en 1972 et Patrice de Clinchamps en 2009 mais de façon moins étayée.

Il fait l’objet d’une information malveillante dans des articles internet, pour ne pas dire calomnieuse par ses effets. Une information infirmée par les considérations détaillées que l’on présente au lecteur en annexe et l’intervention d’un expert près la Cour d’Appel de Paris [Voir Annexe 10B].

Ceux qui voudraient accéder dès maintenant au mémoire peuvent savoir que l’on dispose dans la même référence 3341 d’un manuscrit3 dit Extrait des Titres expédié en avril et mai 1789 et tamponné « Bibliothèque impériale » qui présente l’avantage d’être beaucoup plus lisible que le mémoire du généalogiste du Roi. Il a d’ailleurs été préféré à titre de référence par le généalogiste Jules Vilain (cf. note 13).

Les généalogistes qui donnent une notice généalogique détaillée de la famille du Puy-Melgueil sont

◊ Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin

En 1789, on l’a dit. 

E & E Haag 

En 1853 dans La France protestante, Tome IV, Joël Cherbuliez Libraire – Éditeur, Genève, pages 455 à 457.
Notice4 DU PUY-MELGUEIL.

◊ Nicolas Viton de Saint-Allais

En 1873 dans le Nobiliaire Universel de France, Tome cinquième, Librairie Bachelin-Deflorenne, Paris, pages 17 à 53.
Notice5 DU PUY-MELGUEIL .

E & E Haag

En 1886 dans La France Protestante, Deuxième édition, Tome cinquième ; Librairie Fishbacher, pages 917 à 922.
Notice6 DUPUY-MELGUEIL.

Vte A. Révérend

En 1902. Titres, Anoblissements et Pairies de la Restauration, Tome deuxième, Honoré Champion Libraire, Paris. Notice7 Du Puy [Melgueil] de la Riverolle

◊ Jules Villain

En 1911 dans La France Moderne, Tome 31, Imprimerie-Lithographie Firmin, Montagne et Sicard, 3, rue Ferdinand Fabre, Montpellier, page 793.
Notice8 DU PUY-MELGUEIL.

◊ Un Sociétaire

Sociétaire du Grand Armorial de France, Grand Armorial de France, en 1948, tome 5, Notice9 DU PUY DE LA BASTIDE, DE MELGUEIL ET DE LA RIVEROLLE ; olim DEL PUECH.

 

Qu’en retenir qui nous soit utile ici ?

Pour juger aujourd’hui de cette famille et de son ancienneté évoquée on doit distinguer le ou les auteurs de généalogies :

◊ qui estiment que cette origine n’est parfaitement prouvée qu’à partir de 1394 : Révérend et le Sociétaire du Grand armorial de France.

◊ qui donnent une origine ancienne (XIIe siècle environ) d’ordre général : famille noble du Haut Languedoc issue des Comtes de Comminges : E & E Haag. 

◊ qui donnent une origine bien plus ancienne encore que les précédentes, le Xe siècle : Saint-Allais, une origine présentée10 aussi par Alexandre Du Mège.

◊ qui donnent pour origine prouvée de cette famille Hugues, qui vivait en 1190 : Chérin, et Villain.

Il va de soi que les généalogistes en général fournissent des informations qu’ils se gardent toujours d’étayer avec précision. Et pour cause : ce serait évidemment d’une très grande complexité. 

Se référer au généalogiste du Roi, Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin

Aussi, et comme il en a été avec la famille Rochefort et Jacques du Puy, on propose ici au lecteur d’en rester à la filiation établie pour cette famille par le même Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin et pour la même raison : une admission aux Honneurs de la Cour. 

La raison principale de ce choix est que la plupart des autres auteurs, à l’exception d’E & E Haag qui n’ont pris en compte que des informations issues de l’histoire du protestantisme, ont tous en commun de s’être référés à Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin quelqu’aient été leurs conclusions ultérieures.

Certains le disent implicitement, en note. D’autres le font savoir très explicitement par exemple :
◊ Saint-Allais qui dit de ses travaux qu’il s’appuient11 sur : « une preuve faite en 1789 pour les honneurs de la cour, des titres authentiques extraits de diverses archives…, tels ont été les matériaux employés pour la rédaction de cet article ».
◊ Jules Villain qui a pour source12 un : « Extraits des preuves de Cour produites devant M Chérin le 8 mai 1789 ».

La référence principale : le généalogiste du Roi, Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin pour une admission aux Honneurs de la Cour.

Disons-le à nouveau car c’est important. Comme il en a été pour l’admission de Jacques du Puy, seigneur de Rochefort devenu du Puy-Montbrun aux Honneurs de la Cour pour laquelle plusieurs généalogistes ont mis en avant la qualité des travaux de Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin [Voir Annexe 10C], on a la chance, pour la famille du Puy-Melgueil de disposer d’une filiation (et non d’une généalogie, on le sait) qui a été examinée par le même généalogiste du Roi.

Le postulant s’appelle Marc-Antoine-Guillaume du Puy. Les deux filiations, celles de Jacques du Puy (Rochefort ) et de Marc-Antoine-Guillaume du Puy ont été donc ainsi examinées par le même [Voir Annexe 10D]. Louis-Nicolas-Hyacinthe Chérin en 1788 et 1789.

Marc-Antoine-Guillaume du Puy est un membre de la branche du Puy, dite de la Riverolle, de la famille du Puy en Albigeois [Voir Annexe 10E].
Il a été admis aux Honneurs de la Cour avec le titre de vicomte du Puy-Melgueil, le 3 mars 1789. La preuve13 en est donnée par la Gazette de France [Voir Annexe 10F]. Borel d’Hauterive en fait part aussi [Voir Annexe 10G].

Enfin, pour terminer avec cette situation très identique, de la même façon que pour les branches Montbrun et Rochefort des du Puy du Dauphiné , cette filiation porte sur deux branches :
◊ une branche aînée longtemps dite del Puech ou Delpuech
◊ une branche cadette dite du Puy-Melgueil.

Marc-Antoine-Guillaume du Puy aurait-il ainsi suivi les conseils de Jacques du Puy, son ami selon ce qu’on a pu voir, admis un an plus tôt aux Honneurs de la Cour ? On ne le saura jamais. Mais ce que l’on peut dire, c’est qu’il a bien fait de rechercher lui aussi cette même admission. Elle a été  l’opportunité de faire valoir définitivement, avec l’examen fait par le généalogiste du Roi des preuves qu’il présentait [Voir Annexe 4F], l’ancienneté de sa famille.

Il a bien fait pour deux raisons

La première, plus banale, est que sa famille – moins prestigieuse après l’époque féodale parce que fortement affaiblie par l’Église pour avoir embrassé la religion Cathare [Voir Annexe 10H], affaiblie encore pour avoir pris le parti protestant comme l’ont montré M E & E Haag – n’était guère connue, ni des historiens ni des généalogistes. Une admission Honneurs de la Cour comble cette lacune en validant, quoique modeste qu’ait été cette famille alors, son ancienneté féodale et l’histoire qui lui est liée.

Mais la seconde raison est bien plus importante. Lors de Recherches de Noblesse (on va en parler) les aïeux de Marc-Antoine-Guillaume n’avaient pu se faire considérer comme nobles faute de documents convenables en leur possession. Formellement ils n’étaient pas nobles et ont été condamnés. Leur foi protestante n’a pas dû compter pour rien dans cette décision.

Une famille d’origine féodale comme on le montrera plus loin qui a été condamnée lors des recherches de noblesse, voilà qui mérite de présenter sans tarder les ressorts d’une bien triste affaire !

chapitre 9

Le transfert du nom Montbrun à la famille du Puy-Melgueil

chapitre 11

La famille du Puy-Melgueil condamnée lors des recherches noblesse

notes

  1. 1 | Voir le mémoire : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b100810923/f96.image.r=Chérin%20165.
  2. 2 | Voir le dossier 3341 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b100810923/f68.image.r=Chérin%20165.
  3. 3 | Voir l’extrait des titres : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b100810923/f101.image.r=Ch%C3%A9rin%20165.
  4. 4 | Voir : https://books.google.fr/books?id=2qVD3-rHAhMC&pg=PA455&f=false.
  5. 5 | Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k368665/f23.image.
  6. 6 | Voir : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Famille_du_Puy-Melgueil_selon_Haag.pdf.
  7. 7 | Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11720978/f496.image.
  8. 8 | Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k313353f/f847.image.
  9. 9 | Voir : http://palisep.fr/bibliotheque/jougla/tome_05.pdf, page 395.
  10. 10 | Alexandre Du Mège, Histoire de Languedoc, Tome Dixième. Voir page 905 en bas à gauche. https://books.google.fr/books?id=N5kOAAAAQAAJ&pg=PA905&lpg=PA905&dq=descendance+commune=onepage&q=descendance%20commune&f=false#v=snippet&q=descendance%20commune&f=false.
  11. 11 | Voir le deuxième paragraphe de la page 18 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k368665/f24.image.
  12. 12 | Voir en haut, à la toute fin de la notice : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k313353f/f852.image.r=.
  13. 13 | Tous les généalogistes aujourd’hui savent que la Gazette est, pour ce qui relève de l’admission aux Honneurs de la Cour un équivalent de Journal Officiel. Il n’y a que les incompétents de Wikipédia et Généawiki qui en doutent pour l’ignorer.

    Cela dit, pour être correcte vis à vis du lecteur, nous précisons que François Bluche confirme le caractère officiel de la Gazette pour les Honneurs de la Cour en le disant attesté par une correspondance de 1781 entre Chérin, le Duc de Richelieu et Vergennes (in François Bluche : Les Honneurs de la Cour, L’intermédiaire des chercheurs et des curieux (ICC), Éditions Patrice du Puy, Paris, 2000, page 30, note 5).

    Entre François Bluche qui a consacré une étude exhaustive aux Honneurs de la Cour et quiconque autre caché derrière un pseudonyme… il n’y a pas photo ! Qu’on nous pardonne cette expression. Nous privilégions Bluche. Le lecteur le comprendra sûrement.